Portraits
C’est en 1998 que j’ai commencé à m’intéresser au milieu industriel.
Pour mes premières images, j’ai tout d’abord choisi l’usine Saint-Gobain, à Chalon-sur-Saône, dans laquelle mon grand-père avait travaillé.
Ces images en noir et blanc étaient concentrées sur le travail des gens, leurs gestes et leurs rapports aux machines. C’étaient aussi des images d’ambiance où l’individu se fondait et se confondait avec son milieu.
Ensuite, j’ai eu l’occasion de visiter de nombreux sites, aux productions diverses, aux effectifs variables : L’usine Citroën à Aulnay-sous-Bois, Hénaff près de Quimper, Dim à Autun… Et c’est toujours avec le même intérêt que j’ai approché ce monde ouvrier. J’ai regardé et photographié des hommes et des femmes sur leurs postes de travail. J’ai écouté des histoires de vies.
Ces gens se plaignaient rarement de leurs conditions. Ils me parlaient de l’habitude qui prenait le dessus. Ils me confiaient également cette peur de se retrouver un jour licenciés.
Après de nombreux reportages en usines, je me suis demandé quelle était la meilleure façon de raconter leur univers. Et puis, un jour, j’ai décidé de choisir le portrait. Le face à face.
J’ai demandé aux ouvriers de quitter leur poste pour passer quelques instants avec moi. A l’abri des regards et face à l’appareil photographique.
Les moments partagés n’en furent que plus intenses et j’eus surtout la sensation de rendre visibles des personnes invisibles.
Ces portraits ont été réalisés entre 2001 et 2004.

































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