Hôtesse de caisse
Supermarché Auchan à Puteaux, 2005.
Le supermarché « Auchan » du quartier de La Défense est un site réputé difficile en raison de l’affluence et de l’exigence des clients.
Entre 15 000 et 21 000 clients fréquentent le magasin quotidiennement, en majorité une clientèle de bureaux donc implicitement des personnes pressées et stressées. Les employés nouvellement embauchés sont toujours prévenus : « si vous pouvez travailler ici, vous pourrez travailler partout ».
La plupart des caissières sont en contrat de 30 heures et nombreuses sont celles qui arrivent à cumuler une deuxième activité, bien souvent des ménages.









Ouvrière confection
Usine Armor Lux à Quimper, 2007.
Elles sont ourleuses, surjetteuses, elastiqueuses, piqueuses, colleteuses et ont jusqu’à 41 ans d’ancienneté.
En 2000 une centaine d’ouvrières travaillaient dans l’atelier confection de l’usine Armor Lux. Désormais elles sont moins de quarante et la moyenne d’âge de l’atelier est cinquante ans. La plus grosse partie de la production est réalisée au Maroc et en Bulgarie.
La direction de la société Armor Lux affirme regretter, alors qu’elle est en pleine croissance, de ne pouvoir recruter des couturières en France faute de candidates.









Femme de chambre
Hôtel Costes à Paris, 2006.
Les femmes de chambre de l’hôtel Costes travaillent à plein temps ou en extra et dans ce cas cumulent souvent un second emploi au sein d’un autre hôtel.
Quotidiennement, elles s’occupent de 10 chambres. Elles passent de 25 à 30 minutes dans les chambres en recouche et 45 minutes dans les chambres en départ.
Habillées de noir, deux femmes de chambres par étage, elles circulent prestement dans le décor sombre, rouge et feutré de cet hôtel de luxe.
Le travail doit être parfait, les riches clients sont exigeants et la gouvernante veille.







Ouvrier abattoir
Abattoir Bernard Jean Floc'h à Locminé, 2006.
Chaque jour, 7000 à 7500 porcs sont abattus.
Tout y est extrême. Le bruit, le froid, l’odeur, les cadences de travail et bien sûr la production elle-même, des milliers de cadavres qui se font couper et découper de la tête au pied car comme tout le monde le sait, « dans le cochon tout est bon ! ».
J’ai réalisé mes portraits, dans l’atelier le plus dur, le plus impressionnant, « l’abattage », en début de chaîne. Les ouvriers y commencent leur travail à 5 heures du matin pour finir entre 12h et 13h suivant le nombre de porcs à abattre. Ils ont deux pauses de 10 minutes plus une pause casse-croûte de 30 minutes.








Serveuse
Restaurant Buffalo Grill à Chalon-sur-Saône, 2007.
Les serveuses du Buffalo Grill de Chalon sur Saône dressent en moyenne 400 couverts par jour. Leurs salaires sont proportionnels aux clients servis, à cela s’ajoutent les pourboires.
Entre le restaurant et la cuisine les va-et-vient sont incessants, les gestes sont répétés continuellement au fil des heures de service.
Un employé peut servir jusqu’à 70 clients les soirs de grande affluence. Etant donné les horaires de travail et la cadence imposée, la moyenne d’âge des serveuses excède rarement trente ans.
Après plusieurs mois de service, les meilleurs éléments deviennent « leader de salle » et peuvent espérer un poste d’assistant manager.








Brancardier
Institut Gustave Roussy à Villejuif, 2007.
« Ecouter, informer, rassurer et bien sûr transporter : voilà les missions du brancardier. Un métier de contact, tout en tact, alliant qualités relationnelles et compétences techniques liées à la manutention des malades ».
Quarante deux brancardiers travaillent à l’institut de cancérologie Gustave Roussy. Un brancardier transporte en moyenne 20 à 25 personnes par jour et passe beaucoup de temps à attendre entre chaque course.
Le faible salaire et l’impression d’être “la dernière roue du carrosse“ fait que le métier suscite peu d’intérêt et que les jeunes qui l’exercent quelque temps aspirent vite à d’autres voies professionnelles.







